Marc Aurèle - pensées pour moi-même -IX
Ne te rebute pas, ne te dégoûte pas, ne te consterne pas, si tu ne parviens pas fréquemment à agir en chaque chose conformément aux principes requis.
Mais, lorsque tu en es empêché, reviens à la charge et sois satisfait, si tu agis le plus souvent en homme. Aime ce à quoi tu retournes et ne reviens pas vers la philosophie comme vers un maître d'école, mais comme ceux qui ont mal aux yeux retournent à la petite éponge et à l’œuf; comme un autre malade, au cataplasme, et comme tel autre, à la compresse humide. En agissant ainsi, tu ne feras point parade de ton obéissance à la raison, mais auprès d'elle tu trouveras le calme. Souviens toi aussi que la philosophie ne veut pas autre chose que ce que veut la nature, alors que toi, tu voulais quelque chose qui n'était pas conforme à la nature. Et, de ces deux choses, quelle est celle, en effet, qui est la plus apaisante ?
- N'est-ce point par l'attrait même de cet apaisement, que la plaisir nous égare ?
- Mais examine donc s'il n'y a pas plus d'apaisement dans la grandeur d'âme, la liberté, la simplicité, la bienveillance, la sainteté ? Quant à la sagesse, qu'y a t-il de plus apaisant, si tu considères la stabilité et la prospérité qui proviennent en toutes tes actions de cette faculté d'intelligence et de science ?
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