A l'aube de ma vie, je ressentais déjà le crépuscule de mes jours.
Mais que puis je faire d'autre que de me lever. Sous le ciel sombre, parsemé d'étoiles, les vents me réclament. Le clapotis des vagues épelle mon nom. Ma plus grande déchirure est de devoir quitter la terre ferme mais entre nous, l'ais je vraiment voulu ? Nous les Cousto, sommes voués à nous déplacer à longueur de journée sur les flots impétueux d'une surface dont l’œil ne saisit jamais le fin fond.
J'aime les arbres, la terre et son odeur une fois la pluie passée. Mais le destin me convie à d'autres parfums; le sel, les embruns, la rouille. Aujourd'hui mes genoux me font mal. Je souffre de ce dos tordu, voûté par les efforts que la pêche a fini par casser.
Demain, il sera l'heure de passer la relève mais en attendant, il est 5 heures. Le temps presse, avec mes frères nous regagnons le bord.